Le passage à tabac de Michel Zecler par plusieurs policiers le weekend dernier et les images d’évacuations musclées de migrants place de La République mercredi remettent à nouveau sur la table la problématique des violences policières. Alors que les parlementaires planchent sur le projet de loi de « sécurité globale », les membres de la majorité ne parlent plus à l’unisson et les tensions politiques grandissent entre le gouvernement et les députés.
Jeudi 26 novembre, le Premier
Ministre Jean Castex propose la mise en place d’une commission indépendante
pour réécrire l’article controversé de la loi de sécurité globale.
Le lendemain, Richard Ferrand, Président de l’Assemblée Nationale, fustige le
chef du gouvernement de s’immiscer dans le processus parlementaire. Les deux
hommes font front : derrière eux, ce sont deux armées en ordre de
bataille. Plus tard, Jean Castex rectifie le tir pour apaiser les
tensions : la commission ne pourra pas modifier l’article de la loi voté
mardi dernier.
Mais les cafouillages se
répandent comme une traînée de poudre au gouvernement.
Un peu plus tard, c’est Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur, qui part au
combat.
Fidèle au poste, il réaffirme son soutien à la police et à l’article 24 de la
loi sur la sécurité globale. Au gouvernement, certains s’agacent, rappelant que
l’idée de commission indépendante avait été initiée par la place Beauvau. Avant
sa prise de parole au JT de France 2, Gérald Darmanin subit un recadrage du
Président pour qu’il délivre un message d’apaisement.
Que retenir de tout cela ? Un simple cafouillage ou le reflet de fractures politiques plus profondes au sein de la majorité ? Quoiqu’il en soit, cela donne l’impression d’une certaine désunion qui met en danger la crédibilité du gouvernement. Il semble devoir péniblement choisir entre le maintien d’une proposition de loi de long-terme sur la sécurité globale et une crise de court terme mettant à nouveau en lumière des violences policières insupportables.
Rédaction : Alexandrine Sébastien
Relecture : Thomas Blasi et Nicolas Quéval
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